Bâillement. Le cours de mathématiques touche enfin à sa fin. Je les connais, ces formules. Pour les fonctions dérivées. C'est un véritable soulagement lorsque la sonnerie retenti. Mon entrée ici devait signifier ma liberté de ne plus me cacher, mais au final, je fais tout pour être invisible. C'est décevant.
En pénétrant dans le hall quasi désert (je devrais peut-être aller en permanence, à cette heure là, d'ailleurs), je vois un humain plaquer un mutant chétif contre les casiers, menaçant de le frapper. Je crois discerner quelques bribes de conversation :
- Avoue, Max... rend-moi... volé... qu'un mutant... C'est toi qui me l'a prit !
L'expression de l'autre était sans conteste celle d'un innocent. Mais ce n'était plus la sienne que je voyais mentalement, mais celle d'un mutant tout aussi inconnu qui n'a jamais quitté mon esprit. Un mutant qui ne s'est jamais relevé après une accusation tout aussi injuste. Je crie :
- Non !
Alors que le point de l'agresseur (Gand, si je m'en souvient bien) s'approche dangereusement de son visage, je sors de ma torpeur. Comme un ressort, je m'élance et pousse le dénommé Max. J'entend presque mon épaule se briser sous le choc. Probablement un effet de mon imagination. Mais l'onde de douleur, elle, est bien réelle. Très vite suivie d'une seconde dans les côtes. J’évite de justesse une troisième et vois Max renverser Gand à son tour. Moi qui n'ai pas une once de violence, tout comme la victime, me retrouve prise dans un conflit qui ne me concerne pas.
Pourquoi ne suis-je pas en perm', hein ?