Plus j’observe le programme de l'année, et moins j'ai envie de venir remplir mes obligations professionnelles. J'aimerai vraiment rencontré celui qui a construit le programme, histoire de lui apprendre à faire son boulot. Comment est ce que les élèves sont censé apprécier ma matière avec du contenu aussi fade et sans vie ? Si je n'étais pas une passionnée et une mordue d'histoire, et de géographie, je crois que même moi, je m’endormirai en m'écoutant déblatérer ces choses qui n'ont ni queue ni tête. C'est du bourrage de crâne, ça ne leur servira à rien plus tard. C'est niais, amer et incroyablement ennuyant. Après un énième soupire de ma part, qui démontre largement que je m'ennuies tout autant qu'eux, je reprends mon explication. Ils ont une carte sous les yeux, l'une des meilleures et des plus belles cartes que j'ai pu trouver, l'une des plus complète, sûrement mieux que celle qui est dans leur manuel. D'ailleurs, ce manuel aussi il est complètement foireux.
Mon regard d'azur quitte à intervalles régulières les lignes encrées de la feuille que je tiens dans ma main. Je fais mes cours moi même, tout en respectant le programme. Du moins pour le moment. J'esquisse de léger sourire, jouant avec le timbre de ma voix pour donner le maximum de vie à ce cours las, mais même ça, c'est presque futile. Au bout de plusieurs minutes d'explication, je décide de leur donner quelques exercices, de quoi faire jusqu'à la fin de l'heure. C'est décidé à partir d'aujourd'hui, je ne suivrais plus ce programme débile. Je leur donnerai du concret, du solide, quelque chose qui leur plaira, qui me plaira. Je vais donc m'installer à mon bureau, sortant rapidement de quoi prendre des notes. J'ouvre de vieux manuels scolaire que j'ai récupéré je ne sais plus trop ou, dans un vieux débarra je crois, une brocante. J'ai acheté ça à une vieille dame pour une poignet d'argent, rien d'équivalent à la valeur qu'ils ont en réalité. Ces livres sont une réelle mine d'or, des informations sur l'histoire de la Terre, a foison. Et je suis intimement convaincue que ce qu'ils renferment plaira à mes élèves. Alors, calmement, je me met au travail, sélectionnant les chapitres les plus intéressant, je les liste, les classes. Je fais ça bien, mine de rien. De temps à autre, je relève la tête, observant les étudiants. Mes yeux tombent sur ce garçon, à la chevelure presque brune et en bataille. Il semble ailleurs, ses yeux vert semblent voguaient ici et là, un sourire vint habiller le coin de mes lèvres, presque inconsciemment. Je reconnais plusieurs personne au travers de ce jeune garçon, c'est plutôt amusant de constater cela.
- « M'dame, 'pouvez venir voir ? » me demande soudainement l'un des étudiants en levant sa main, et également son stylo dans les airs. Mon regard quitte forcément celui que j'étais en train d'observer pour rejoindre le visage presque ahurit de l'autre étudiant, j'hoche doucement la tête et me voilà debout, dans les rangs. Je me penche légèrement au dessus de l'élève m'ayant appelé, de sorte à visualiser ce qui le perturbe. Je vois. Ce n'est pas bien compliqué. Alors d'une voix douce, et presque maternelle, je lui indique ce qui ne va pas dans son raisonnement. Mon ongle tapote doucement le manuel, et le garçon que je suis en train d'aider semble pendu à mes lèvres. Est ce qu'il m'écoute vraiment ou est ce qu'il pense plutôt à tout autre chose ? Mon physique commence presque à être un fardeau. Je fais claquer ma langue sur mon palet, presque brutalement, et il revient à lui. Il secoue plusieurs fois la tête, de haut en bas avant de déglutir, bien conscient qu'il venait de se faire attraper « la main dans le sac ». Je retourne ensuite près du tableau, m'asseyant à moitié sur le coin de mon bureau. Les bras croisés sur mon imposante poitrine, mon regard de glace revint se poser sur les nombreuses tête qui sont ici. Finalement, j'ai peut être une idée qui pourrait s'avérer géniale.
La sonnerie retentit et me coupe dans ma réflexion. Je me met à sourire largement en regardant les quelques pressé du fond de classe qui sont déjà prêt à quitter la salle, certains d'entre eux me rendent mon sourire, d'autre semble plus gêné qu'autre chose. Et je me relève, venant marcher dans les rangs, saluant les élèves qui sortent, poussant légèrement les quelques têtes d'ampoules qui ne semblent pas vouloir quitter mon cours.
Puis, je le vois, de nouveau. Ce même brun aux yeux d'émeraude. Il semble si las, si ennuyé. Je me sens légèrement vexée, mais également bien trop coupable.
Je m'avance donc vers lui d'un pas léger, il est en train de ranger ses affaires. Discrètement, je m'installe sur la table qui est devant la sienne. Je pose mes pieds sur la chaise, et mes fesses sur la table.
- « Izaac ? C'est bien ça ? » commençais-je d'une voix tendre, un léger sourire exprimant ma sympathie aux lèvres. Mes yeux cherchent les sien, mon bleu cherche son vert dans un mouvement lent. Je tords légèrement ma nuque pour essayer de capter ce joli regard.
- « J'ai remarqué que tu ne sembles pas des plus intéressé par mon cours et je ne t'en veux pas le moins du monde, mais ce que j'aimerai plutôt savoir, c'est, que désirais tu apprendre ? Qu'est ce qui te plairait ? »
Ma nuque retrouve un peu de consistance, et je redresse enfin la tête, ayant cependant toujours ce sourire fin et aimable aux lèvres. Il y a de forte chance qu'il pense, tout comme les autres, que je ne suis qu'une bimbo à gros seins, à peine capable de faire ce pour quoi elle est payée, mais tant pis. Qui vivra, verra, comme on dit.