Je sais juste pas trop où je suis
Les évènements récents n’avaient pas laissé beaucoup de choix, la solitude et le danger d’une habitation en ville, ou un lieu inconnu qui sentait si fort la paix qu’il en devenait suspect. Adriel ne mis pas bien longtemps à décider de sa destination, sa mère avait exprimé son souhait, elle voulait le savoir sauf et protégé si elle venait à disparaitre et puisque s’était chose faite, il se devait de respecter son dernier souhait.
Il fallut plusieurs voyages pour préparer, l’inscription, son départ, mais aussi et surtout ses affaires. Quoique ça, pas vraiment, il prit ses vêtements, une photo de lui et sa mère lorsqu’il était enfant, ce qu’il lui restait d’argent, et enfin, le plus important, son carnet à dessin, les glissât dans un sac, et voilà, le tour était joué.
Enfin, je jour du départ était arrivé, il prit une douche, passât un haut blanc, un jean noir, des basquettes blanches et un manteau en cuir long et noir. Le sac sur l’épaule, il fermât la porte de sa maison pour la dernière fois, partant enfin pour sa nouvelle vie. Il lui fallut un certain temps pour rejoindre sa nouvelle école. Et une fois devant, il observât l’endroit, une main dans la poche, l’autre sur son sac, sans bouger.
Ici… vraiment …
-D’accord.
Ne lui restait qu’à trouver sa chambre, s’installer et prier pour avoir la paix encore un bon moment.
Non, disons plutôt, « il ne lui aurait plus resté qu’à », parce que ça, s’était sans compter sur son merveilleux sens de l’orientation. Adriel fit quelques allés retours, si peu que trois heures après son arrivée il avait tout juste réussi à passer récupérer les informations sur sa chambre. Il aurait bien pu demander à quelqu’un mais…
Mais non, pas envie.
Après tout, cette balade finirait forcément par le mener là où il devrait pouvoir poser ses affaires.
C’est donc après un nouveau moment à tourner en rond qu’il finit dans une cour étrange mais plutôt sympa, de belles plantes, du calme, rien de déplaisant, il s’installât près d’un mur, lassé de tourner, le blond décidât de prendre une pause, la recherche pourrait bien reprendre plus tard, il avait du temps avant le couvre-feu. L’endroit manquait légèrement de musique mais tant pis, il ferait sans, pour le moment l’envie était toute autre.
Adriel déposa son sac près de lui, l’ouvrit pour y prendre son carnet à croquis, et le refermât, puis il mit son carnet à l’horizontale et commencer un nouveau dessin. Il faisait souvent ça, lorsqu’un sentiment restait trop présent, qu’il devenait trop lourd ou qu’il avait besoin d’une pause simplement. Le jeune garçon prenait son carnet et cette gêne glissait le long de son crayon pour s’étendre sur une page. Et s’était efficace en général, les sentiments n’avaient aucun meilleur chemin pour fuir le cœur de l’homme qu’au travers de mises en scène, de personnages, d’endroits.
Cette fois-ci, l’idée était un peu tout ça à la fois, c’est une scène, un personnage, un lieu qui lui permettrait de perdre sa peine.
Il commença par tracer les premiers traits d’une paire d’yeux sur l’ensemble de la page, prenant tout son temps pour en faire chaque détail, leur donner une apparence de profondeur et bien sur, des pupilles fendues. Il fit bien attention à ce que l’œil ne soit pas trop foncé, l’idée étant d’y faire apparaitre un reflet.
Puis, vint la suite, introduisant d’abord dans l’œil droit, les traits vulgaires de soldats, puis, ceux d’une armée, il créa les premières moitiés des soldats bien détaillées et laissant ceux derrières disparaître et se fonde, montrant qu’une épée par ci, un bouclier par là, ou une tête ponctuelle mais rien de plus. Puis, en quelques coups de gomme sur les traits de trop en arrière, le tout sembla bien disparaitre dans le coin de l’œil, se fondre en une seule masse informe.
Ensuite, l'autre œil, quelques traits pour former un morceau du corps d'un dragon au lointain et surtout sa gueule, la bête gigantesque dévorait à pleines dents un soldat. Il poursuivit en déformant légèrement les traits tracés au bas des yeux, faisant en sorte qu’on devine la présence des larmes dans ce regard innocent, souillé. Puis, les traits délicats et peu accentués d’une larme qui descend le long de la feuille et là, se glissent sous l’œil droit, dans cette petite coulée, et de nouveaux soldats qui chutent en même temps qu’elle.
Puis enfin, il fit une petite partie de l'arête du nez et les sourcils, ne restait plus grand-chose à faire, alors, il s’attelât aux détails des yeux, des ombres du dragon, montrant quelques écailles par endroits, de légers reflets d'un soleil qui n'était visible que sur lui et sur les surfaces réfléchissantes, les armures et les armes.
ft. qui voudra