Retenue après les cours

La vache... Encore six minutes? C'est interminable...

Je suis au fond de la salle, on est en Bio, je crois. Ou en histoire. Je m'en fous un peu, en fait. Je voulais sécher, mais un pion m'a chopée et maintenant, je suis bloquée là jusqu'à la fin de l'heure... Heureusement que j'ai mes écouteurs. Le bonnet enfoncé sur la tête, pour les planquer. Un chewing gum dans la bouche, je fais tourner mon bracelet en attendant que ça passe. Ça a l'air super chiant, ce que dit la prof.

Comment elle fait, au tableau avec ses pare-chocs...? Elle doit effacer le bas du tableau quand elle écrit en haut... Merde, je me marre toute seule. Elle m'a vu? J'ai l'impression que oui... Encore une minute, juste une minute, et je me casse...

Ca y est! Ca sonne. Je vais enfin pouvoir me tir...

-Mademoiselle Reid, restez dans la salle, s'il vous plait.

Oh, putain...

Quelle journée. Même moi, j'en ai marre. Cette partie du programme est loin d'être la plus intéressante, mais je suis bien obligée de la faire. J'essaye d'être claire et précise pour épargner le plus possible mes étudiants mais je vois clairement que certains ont décroché depuis un moment. Je n'aime pas ça. Les ennuyer n'est pas mon but, loin de là. Je tente une petite boutade, certains comprennent et rigolent, cela permet de les maintenir en haleine mais d'autre... mes yeux glissent sur la foule, et je repère aisément ceux qui ne semble plus du tout dans le cours. Je m'apprête a me tourner pour reprendre plus sérieusement le cours alors que je capte un rire, presque inaudible à cause de certains bruit parasite. Elle. Skye Reid. La petite surdouée du fond de la salle. Je n'ai aucun doute sur le fait que je puisse l'ennuyer, mais tout de même, la bienséance voudrait qu'elle se montre plus respectueuse et qu'elle se taise. Je prends sur moi, regardant l'heure. Quelques secondes, et le cours sera fini. Je pause donc ma craie, me frottant les mains en souriant, je ne vais pas les retenir plus longtemps, mais, elle, si.

-Mademoiselle Reid, restez dans la salle, s'il vous plait. Dis-je en commençant a rassembler les feuilles sur mon bureau, ne daignant même pas lui jeter un regard.

J'attends qu'elle s'approche du bureau, continuant de ranger mes petites affaires. Lorsqu'elle est assez près, je relève la tête, lui souriant légèrement.

- Si je suis si emmerdante que ça, j'irai voir l'administration pour leur dire de ne plus vous forcer à assister à mes cours.

Je n'étais même pas vraiment en colère, juste déçue d'un tel comportement.

- N'y voyez rien de personnel, mais ce serait dommage que nous perdions mutuellement notre temps.

Elle prend son temps pour me parler... Pourquoi elle me fait mariner comme ça? Bordel, j'aurais même pas du venir, et je me retrouve ici, en train de me faire engueuler... C'est parce qu'elle m'a entendu me marrer? Je ne peux pas m'empêcher de me demander si ma théorie des pare-chocs et du tableau est vraie, et elle prend la parole au moment ou je vérifie.

- Si je suis si emmerdante que ça, j'irai voir l'administration pour leur dire de ne plus vous forcer à assister à mes cours.

Je le savais, je vais encore me faire virer d'un cours... Pfff. Je roule des yeux. Son sourire faux-derche d'éducatrice, je l'ai vu tellement de fois...

- N'y voyez rien de personnel, mais ce serait dommage que nous perdions mutuellement notre temps.

-Oh, non madame, c'est juste que c'était tellement compliqué, je n'ai pas réussi à suivre...

Je remue la jambe en arquant les hanches, en prenant l'air gênée. Bon, ça fait un peu feuilleton porno du samedi soir, pour le coup. Mais, dans l'idée, elle n'a aucune bonne raison de me virer si j'ai de bonnes notes, et que je perturbe pas sa classe, si...?
Attends... C'était un cours de quoi, déjà...?

J'attends une réponse, peu importe laquelle. Mes yeux sont braqués sur elle, et j'ai toujours ce petit sourire aux lèvres.

-Oh, non madame, c'est juste que c'était tellement compliqué, je n'ai pas réussi à suivre...  

Ah. Forcément, tu joues la carte de l'étudiante en difficulté? Dommage, j'ai ton dossier, Skye. Et je sais pertinemment que tu n'es pas en difficulté, tu t'ennuies simplement, tout comme je m’ennuie également en vous enseignant ce genre de chose. Son air gêné ne trompe personne et surtout pas moi. Je ne peux m'empêcher de pouffer de rire avant de répondre à sa phrase.


- Skye, ne joue pas à ça avec moi. J'ai ton dossier et je sais que tu n'es pas en difficulté. Ce cours n'a rien de compliqué. Il est juste chiant à mourir.

Sans vraiment m'en rendre compte, j'ai perdu le vouvoiement en cours de route. Tant pis. Après tous, rien ne m'oblige à la vouvoyer.

Je rigole donc légèrement avant de m'appuyer contre le bureau, croisant les bras. Je passe une main lasse sur mon visage, réfléchissant rapidement.

- Si tu préfères que je te fasse un parcoure personnalisé et plus avancé, alors c'est possible. Ou alors, tu m'annonces clairement que tu t'en fous de ma matière et nous en restons là.

Je marque une pause, tournant le dos à l'étudiante, observant le tableau encore barbouiller de mon écriture.

- Je sais parfaitement ce que signifie : se faire chier en cours. Alors, parlons nous franchement, de femme à femme plutôt que d'élève à professeur.

Elle se marre, comme si elle avait percé à jour un stratagème. Sérieusement...? Je pensais avoir été assez obvious pour qu'elle comprenne que je me foutais d'elle...

- Skye, ne joue pas à ça avec moi. J'ai ton dossier et je sais que tu n'es pas en difficulté. Ce cours n'a rien de compliqué. Il est juste chiant à mourir.

Je lève un sourcil. Un prof qui admet que son cours est chiant, c'est rare. Peut-être que Madame nichons est sauvable, en fait...?  Elle rit, et s'appuie contre son bureau, les bras croisés. Si elle fait pas attention, elle va tuer quelqu'un avec ce décolleté...

- Si tu préfères que je te fasse un parcoure personnalisé et plus avancé, alors c'est possible. Ou alors, tu m'annonces clairement que tu t'en fous de ma matière et nous en restons là.

Elle se retourne, observant le tableau.

- Je sais parfaitement ce que signifie : se faire chier en cours. Alors, parlons nous franchement, de femme à femme plutôt que d'élève à professeur.

De femme à femme...? Tiens, c'est rare qu'on ne me traite pas comme une gamine. Un cours particulier, hein...? J'espère peut-être un peu trop, mais ça serait vraiment tellement le pied, un cours vraiment intéressant. Rien que pour moi. Un cours ou le reste de la classe n'est pas un énorme boulet accroché à ma jambe. Un cours sans Kelya! D'un coup, ma motivation remonte un peu.

-Oh... Un cours particulier, ça serait vraiment sympa. De toutes façons, honnêtement, même si j'écoutais, je n'apprendrais pas grand chose en restant bloquée derrière les boul... Mes camarades de classe.

J'ai peut-être trouvé une saine façon d'occuper mes temps libres, du coup...? Je la prends à l'essai. Peut-être qu'elle est moins stupide qu'elle n'en a l'air...? Ouais... J'ai envie de tenter le coup. Mais, encore une dernière chose...

Je pointe son chemisier.

-Oh, et, de femme à femme... Vous avez de la craie, ici...

Silencieusement, j'espère qu'elle accepte. Cette gamine, aussi exécrable soit elle à un potentiel inimaginable. Bien sur, je sais que les matières que j'enseigne ne sont pas les plus importante. Mais l'histoire compte, spécialement le chapitre concernant la déchéance de la Terre. Alors que je contemple sagement son visage après m'être retournée, elle se décide enfin a ouvrir la bouche.

-Oh... Un cours particulier, ça serait vraiment sympa. De toutes façons, honnêtement, même si j'écoutais, je n'apprendrais pas grand chose en restant bloquée derrière les boul... Mes camarades de classe.


Je souris, un sourire franc. Les boulets. Pour les autres, c'est la faute de votre ancien prof, mais pour toi, c'est "grâce" à ce gène. Je suis heureuse qu'elle accepte, même si cela va me donner encore plus de boulot. Merde, j'avais pas pensé à ça. Mon désir d'aider les étudiants me perdra un jour, j'en suis convaincue. J'allais ouvrir la bouche pour lui répondre mais son doigt se tend soudainement vers mon chemisier, je baisse immédiatement la tête pour regarder ce qu'elle m'indique alors qu'elle reprends la parole.


-Oh, et, de femme à femme... Vous avez de la craie, ici...  

Merde! Pensais-je alors qu'un sourire apparaît sur mon visage, suivi d'un léger rire. Ce genre de chose m'arrive tout le temps... Et pourtant, je ne peux rien y faire, la nature ne m'a pas donné de gêne mutant mais... elle m'a gâtée niveau poitrine. Je redresse donc mon visage vers elle, frottant les résidus de craie l'air de rien.

- De femme à femme, merci de me l'avoir fais remarquer. Concernant ton parcours personnalisé, je vais m'y mettre dès que possible et je te fournirai un dossier complet de sorte à ce que tu puisses travailler tranquillement. Je te donnerai également de quoi t'occuper pendant les cours, en adéquation avec ton programme. Et même si je doute que tu es besoin de mon aide, je serai heureuse de t'aider en cas de nécessité.

Finalement, peut être qu'elle est récupérable cette gamine, outre le fait qu'elle agisse comme une vraie peste.

Elle me sourit. J'aime bien son sourire, en fait. Une fois qu'on réussit à relever la tête de ses seins, il faut dire qu'elle a l'air plutôt sympa. Et puis, c'est la première prof que je rencontre qui non seulement me supporte, mais en plus propose de fournir du taf supplémentaire en fournissant des aides personnalisées... Enfin, dans mon cas, on peut pas vraiment parler d'aides. C'est vrai, ça, pourquoi est-ce qu'elle veut...? Oh, et puis, tant pis. Autant en profiter.

Haha, moi, je fais ça pour me marrer, mais si Kelya apprends que j'ai des cours particulier, elle va flipper grave...! Elle va encore bouffer sur son temps libre pour me rattraper... C'est peut-être un peu mesquin, mais ça me fait super plaisir de penser ça.

Je la regarde nettoyer son chemisier. En plus, passer du temps avec Mlle nichons... La classe va encore plus me détester! Je ne sais même pas si je suis juste habituée à l'idée, ou si elle a fini par me plaire.

- De femme à femme, merci de me l'avoir fais remarquer. Concernant ton parcours personnalisé, je vais m'y mettre dès que possible et je te fournirai un dossier complet de sorte à ce que tu puisses travailler tranquillement. Je te donnerai également de quoi t'occuper pendant les cours, en adéquation avec ton programme. Et même si je doute que tu es besoin de mon aide, je serai heureuse de t'aider en cas de nécessité.

-Entendu... Merci d'avoir proposé tout ça. C'est rare, les profs qui s'impliquent, ici. Sans compter ceux qui n'arrivent même pas à nous regarder dans les yeux...

Tiens, c'est vrai, ça. Qu'est-ce qu'elle pense des mutants? Je plonge mon regard jaune électrique dans le sien, insistante.

-Entendu... Merci d'avoir proposé tout ça. C'est rare, les profs qui s'impliquent, ici. Sans compter ceux qui n'arrivent même pas à nous regarder dans les yeux...

Elle me remercie, et je me sens d'autant plus heureuse suite à cela. Malgré son avance inimaginable, elle semble accepter l'idée de me solliciter en cas de besoin, et ça, c'est réconfortant. Cependant la suite de ses mots me font légèrement pencher la tête sur le côté, alors que mon sourire diminue. Ne pas les regarder dans les yeux ? Oui, les profs qui ne s'impliquent pas, ça existe depuis la nuit des temps, même sur Terre, ça devait forcément exister, mais « ne pas les regarder dans les yeux », ça, c'est immonde, et ça ne devrait même pas exister. Je me mords légèrement les lèvres, voyant parfaitement qu'elle attend une réaction de ma part. Son regard semble me transpercer, ses yeux.. ils sont... Elle semble vouloir me dire « et vous, vous en êtes capable ? ».

- Tes yeux sont magnifique, Skye. Dis-je sobrement en passant une main dans mes cheveux, replaçant les quelques mèches qui se voulaient rebelles.

- Les mutants sont des êtres merveilleux pour moi. Et si je suis prof de tolérance, c'est justement parce que je crois en ce concept. Je suis une fille de mutant, mais je n'ai pas la chance d'avoir obtenu l'un de vos gênes. Je le regrette parfois. Mais j'accepte d'être une simple humaine, et je fais de mon mieux pour aider les mutants qui sont, la suite logique de l'évolution.

J'avais prononcé ses mots en agrandissant petit à petit mon sourire, voulant vraiment lui montrer que j'étais des plus sincère.

- Tes yeux sont magnifique, Skye.

Wow. Je crois que ca fait une grosse décennie qu'on ne m'avait pas fait un compliment aussi spontané et sincère. C'est un peu... Bizarre. Pas désagréable, mais il y a quelque chose de... De faux. Je crois que je vois... Ce n'est pas moi qu'elle complimente. Ce n'est pas moi qu'elle regarde à travers mes yeux... Ce sont tous les maudits.

- Les mutants sont des êtres merveilleux pour moi. Et si je suis prof de tolérance, c'est justement parce que je crois en ce concept. Je suis une fille de mutant, mais je n'ai pas la chance d'avoir obtenu l'un de vos gênes. Je le regrette parfois. Mais j'accepte d'être une simple humaine, et je fais de mon mieux pour aider les mutants qui sont, la suite logique de l'évolution.

C'est marrant. C'est un discours avec lequel je suis plutôt d'accord... En fait, je vais beaucoup plus loin. Pour moi, les "mutants" sont effectivement le prochain stade de l'humain. Du coup, on ne devrait pas nous appeler des mutants... Mais des humains. Ce sont les autres, les anciens humains, qui ont raté une marche sur l'escalier de Darwin... C'est comme si on continuait à appeler les australopithèques des humains. Enfin, j'imagine que ça finira par venir...

Quand je pense que j'approche de la création d'un sérum capable de détruire cette marche...

-C'est gentil. Peut-être que cette année sera moins craignos avec vous dans les parages. Bizarrement, je suis sûr que pas mal de profs feront des pieds et des mains pour vous plaire...

Je réponds à son sourire avec un coup d'oeil sur ses seins.

-De femme à femme.

Non, je n'essayes pas de flatter son égo, ni même de m'attirer sa sympathie, je suis sincère. Et j'ai toujours pensé que les mutants devraient vivre sur le même pied d'égalité que les humains. D'ailleurs, j'ai longtemps eu du mal a accepter l’appellation « race ». Le simple fait de penser que je ne partage pas la même « race » que mon père m'a longtemps rendu folle de rage. Mais le temps passe, et on s'habitue aux mots, mais jamais je ne m'habituerai aux mauvais traitement que les mutants subissent. Je m'y refuse catégoriquement.

-C'est gentil. Peut-être que cette année sera moins craignos avec vous dans les parages. Bizarrement, je suis sûr que pas mal de profs feront des pieds et des mains pour vous plaire...

Des compliments dissimulés dans cette phrase. Je souris de nouveau allant même jusqu'à rigoler légèrement en me frottant les lèvres d'un air plutôt gêné. Oui, elle parle de ma poitrine. Comme beaucoup. Aujourd'hui, je ne suis pas de mauvaise humeur, alors, je laisse passer. Et le fait qu'elle utilise de nouveau ce fameux « de femme à femme » me conforte dans l'idée que je peux lui accorder ce petit écart.

- Merci Sky. Je pense que tu peux y aller maintenant, j’imagine que tu a autre chose à faire.

Je lui fais un léger clin d’œil, souriant en coin. Cette année promet d'être enrichissante, et amusante.

Je l'aime bien. C'est assez dingue, en fait, je crois que c'est la première fois que je ressens ça pour une prof. Elle a un petit quelque chose... Et, deux gros autres, mais c'est un détail.

- Merci Sky. Je pense que tu peux y aller maintenant, j’imagine que tu a autre chose à faire.

Je pense une seconde à la corriger sur la prononciation de nom prénom, quand elle me fait un clon d'oeil, avec un sourire en coin. Autre chose à faire... Non, non non non, Skye, c'est pas ce à quoi tu penses. Bordel, qu'est-ce qui m'arrive en ce moment...?

-Heu... oui, je vais... Enfin, non, pas vraiment. Ben, j'ai hâte de voir votre fameux dossier... Et promis, je viendrais vers vous en cas de... "problèmes scolaires".

Je ne peux pas m'empêcher de sourire à celle-ci. Des problèmes scolaires... Ha. Elle est bonne.

-Oh, au fait... Vous faites des séances à domicile? De femme à femme.

Je pars sans demander mon reste. C'est une super bonne journée. Je sais pas pourquoi, mais j'ai la pêche...!

Là aussi, je pensais qu'elle dirait « ok, salut » et qu'elle partirait sans se retourner, mais apparemment, non, elle a encore envie de discuter. Pas de problème, de toute façon, je ne suis pas pressée, je n'ai pas cours avant un bon moment.

-Heu... oui, je vais... Enfin, non, pas vraiment. Ben, j'ai hâte de voir votre fameux dossier... Et promis, je viendrais vers vous en cas de... "problèmes scolaires".

Je suppose que si elle fait appel à moi, ce sera uniquement parce qu'elle aura envie de discuter plus qu'autre chose. Mais pourquoi pas. D'après ce que j'ai remarqué, elle ne semble pas avoir une foule d'amis et le fait qu'elle ne veuille pas partir, me conforte dans cette idée. Peut être arrivera t-elle a me faire confiance. J'apprécierai beaucoup, je dois l'avouer. Elle décroche enfin un sourire, je me retiens d'arquer un sourcil, il était temps.

-Oh, au fait... Vous faites des séances à domicile? De femme à femme.

Des séances à domicile ? Oh que oui j'en fais. Du moins, j'en ai fais, par le passé. Je plonge mon regard bleuté dans le jaune électrique... Non, ces yeux sont vraiment magnifiques et ils ont quelque chose d’envoûtant.

- Oui, j'en fais. Du moins, je peux t'en faire, si tu le désires. Il faudra simplement que je mette un planning en place.

J'avais dis ça naturellement. Mon dieu. Mon temps libre... Plus je discute avec cette fille et plus tu t'éloignes. Malgré cette pensée douloureuse, je souris. Il faut dire que je le cherche aussi. Cette fille est clairement avide de connaissance. Plus je lui en donnerai et plus elle en prendra.

- Mais tu dois être en collocation, non ? Tu penses que tes colocataires accepterons ma présence dans votre petit chez vous ?

- Oui, j'en fais. Du moins, je peux t'en faire, si tu le désires. Il faudra simplement que je mette un planning en place.

Ouah, sérieux? C'est quoi, ce regard langoureux...? Attends, elle a pas compris le second degré...? J'ai... J'ai dit ça pour déconner! Je suis sensée faire quoi, maintenant? "Haha, c'était une blague?" Elle... Elle a vraiment l'air sérieuse, en plus, elle cherche un créneau de libre ou quoi...?

- Mais tu dois être en collocation, non ? Tu penses que tes colocataires accepterons ma présence dans votre petit chez vous ?

Merde, c'est vrai, ça... La coloc. Je les connais pas encore, deux filles de l'établissement... Bah. De toutes façons, elles vont me détester, si elles sont d'ici. Ca me donnera une excuse pour m'enfermer dans ma chambre avec...

Je regarde la prof.
Est-ce que je suis vraiment en train de parler de m'enfermer dans ma chambre avec miss nichons...?

-Euh, bah... J'en sais rien, je dois déménager ce soir... Je les connais pas encore. Mais sinon, chez v... Euh, à l'académie, ou autre part.

"Chez vous"? Putain, Skye, pourquoi tu lui propose pas carrément l'hôtel, tant que t'y es? Quelle cruche...

-Euh, bah... J'en sais rien, je dois déménager ce soir... Je les connais pas encore. Mais sinon, chez v... Euh, à l'académie, ou autre part.

Sa voix semble tremble, et elle est hésitante. J'ai du louper un truc. Ouais, c'est sûrement ça. Il faut vraiment que je trouve un moment pour me reposer, mais avec cette histoire de cours personnalisé, c'est loin d'être gagné.

J'accroche pour la énième fois un sourire à mes lèvres, essayant de ne pas montrer que je me sens totalement débile. Souffle Kaz, c'est pas la fin du monde, essayes juste d'être plus attentive la prochaine fois.

- A voir, il faut que j'y pense. Mais dans l'immédiat, tu ne sembles pas en avoir besoin. Tu me fera signe dès lors que ça te semblera nécessaire. D'ailleurs, est ce que tu veux que je te donne mon numéro ? De sorte à ce que tu puisses me contacter à n'importe quel moment.

J'espère qu'elle ne jouera pas la relou en m'envoyant des messages en pleine nuit, mais bon, c'est un risque à prendre. Je fixe mon regard dans le sien, attendant un quelconque signe corporel en guise de réponse. Certes, je lui propose mon numéro par rapport à cette histoire de cours perso, mais également car j'espère qu'elle viendra me trouver en cas de problème. Etre isolée à son âge, je trouve ça vraiment triste.

- A voir, il faut que j'y pense. Mais dans l'immédiat, tu ne sembles pas en avoir besoin. Tu me fera signe dès lors que ça te semblera nécessaire. D'ailleurs, est ce que tu veux que je te donne mon numéro ? De sorte à ce que tu puisses me contacter à n'importe quel moment.

Toujours son sourire... Je sais que je manque d'expérience pour parler aux gens -d'habitude, ça ne me pose pas trop problème puisqu'ils viennent pas trop me parler. Mais... C'est quoi, cette situation...? Je hoche doucement la tête en un "oui" silencieux, et je tends mon portable. Une coque rouge et un petit nuage en caoutchouc comme porte-clés.

Pendant qu'elle tape le numéro, j'essaye de faire le vide dans ma tête. Assez logiquement, pour moi, ça a toujours été un exercice plutôt compliqué...

-J'essaierai de ne pas être trop insistante... Enfin, trop demandante. Trop...  Euh... De ne pas trop vous importuner.

J'attrape donc l'appareil qu'elle me tend, délicatement, ne prenant ainsi pas le risque de le faire chuter ou de griffer l'étudiante avec mes ongles. Je ramène le mobile près de mon visage, tapant rapidement le numéro.


-J'essaierai de ne pas être trop insistante... Enfin, trop demandante. Trop...  Euh... De ne pas trop vous importuner.

Alors que mon regard est toujours posé sur l'écran, elle reprend, cette fois, je relève la tête lentement, lui redonnant l'objet sans un sourire. Ouais, faut vraiment que j'arrête de sourire. Le jour où je vais pas être de bonne humeur, ils vont flipper les mômes.

- Pas de soucis, Skye. Texte moi autant que tu le souhaites. Tu es bien assez intelligente pour comprendre que si je ne te réponds pas... c'est que je suis occupée.

- Pas de soucis, Skye. Texte moi autant que tu le souhaites. Tu es bien assez intelligente pour comprendre que si je ne te réponds pas... c'est que je suis occupée.

Elle me rend mon téléphone en souriant. Je le récupère, mieux vaut que j'arrête les dégâts ici... Je préfère garder le silence, et je me contente d'un petit remerciement de la tête. J'étais venue m'emmerder dans un cours, et je repars avec le numéro de la nouvelle prof... Garde les pieds sur les épaules. Enfin, la tête sur terre, ou, les épaules froides. Bref, DU CALME!

Je lui souris, je pars en reculant vers la porte, que je pousse avec les fesses. Je disparais dans l'encadrure de la porte... Et je détale vers la cour intérieure. Mes écouteurs, mon bonnet, mon jus de fruit... Après tout ce qui vient de se passer, j'ai bien mériter de sécher la deuxième heure!

Up?